Chronique

Le sport adapté représentera 2,5% de la délégation française à Paris

Il y a parfois des interrogations sur la couverture médiatique du sport et aussi sur sa reconnaissance. Pourquoi le foot a-t-il pris une telle place alors que l'on ne parle que de tir à l'arc une fois tous les quatre ans à condition d'avoir une médaille. C'est un fait avéré et l'argent creuse des inégalités visibles. 
Il en est de même dans le sport handi et adapté  mais l'argent n'est pas le responsable car il n'y en a pas ou peu. 
Comment expliquer qu'avec plus de 70 000 licenciés le sport adapté, qui s'adresse à des athlètes porteurs de handicap psychiques et mentaux, n'a seulement que 6 qualifiés pour Paris 2024, ce qui représente 2,5% de la délégation française.
Simple constat, le handisport avec 36 000 licenciés possède une délégation de 147 athlètes.

Le boulet de la triche du basket espagnol 

L'explication historique va t-elle demeurer encore pendant plusieurs olympiades ? 
Le sport adapté dans son ensemble va t-il porter le boulet de la triche du basket espagnol qui avait aligné à Sydney en 2000 des joueurs valides ?

Fallit-il punir comme dans une classe dissipée l'auteur des troubles ou toute la classe ? 

La sanction de 10 ans d'interdiction de JPO a laissé place à un retour timide mais heureux à Londres.
Trois sports adaptés seulement sont à l'affiche de Paris 2024 avec l'athlétisme, réduit à quelques épreuves, la natation et le tennis de table.

(Passage de témoin entre Charles-Antoine Kouakou et Arthur Bellitto qui vise les JOP de Los Angeles ?) 

La première médaille d'or de l'histoire du sport adapté obtenue par le francilien Charles-Antoine Kouakou à Tokyo peut-elle débloquer la situation ? Léa Ferney la pongiste a obtenu l'argent ainsi que le bronze pour Lucas Créange. Ils seront tous trois à Paris. 
Tous les sportifs avaient été reçus et récompensés à l'Elysée par Emmanuel Macron. Un premier grand pas. 

Le sport adapté cherche une visibilité  

La réussite des Global Games Virtus en France a été une nouvelle marche de franchie par la FFSA dirigée par Marc Truffaut qui se bat depuis des années pour une plus grande reconnaissance et visibilité. 
Les villes et agglos commencent elles aussi à faire entrer le sport adapté dans la grande famille des athlètes.
Cela bouge doucement mais cela bouge.
Le sport adapté travaille dans l'ombre mais la lumière brille chez les éducateurs et responsables de clubs. 
Espérons que la flamme paralympique illumine autant que celle de ce mois de juillet magique sur la France.

Pascal Pioppi